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INCUBER OU COMMENT POUSSER LES JEUNES POUSSES

STARTUPS 2_NEF CENTRALE Wilmotte et Associes ArchitectesDe nouveaux acteurs économiques autoproclamés « accélérateurs » n’ont pas attendu le rapport remis cet été par Jean Pisani-Ferry à François Hollande : « Quelle France dans 10 ans ? » : selon l’auteur, trois lignes de force dessinent l’entreprise du XXIè siècle : la formation par-delà le diplôme, l’essor des technologies notamment numériques, l’aspiration sociétale des nouvelles générations vers plus d’autonomie et d’épanouissement dans le travail.

Le plus grand incubateur du monde

Trois longues nefs, de grandes verrières, des voûtes de voile mince en béton armé, des auvents extérieurs qui courent le long des façades sur plus de 300 mètres de long, 70 mètres de large et 16 mètres de haut : bienvenue à la Halle Freyssinet dans le 13e arrondissement de Paris.

Conçue en 1927 par Eugène Freyssinet, la Halle éponyme accueillait alors le centre d’expérimentation de ses deux inventions, le compactage du béton par vibration et le béton précontraint. L’ingénieur des Ponts et Chaussées pouvait-il imaginer que son immense ouvrage, quoique marqué du sceau de l’innovation, allait accueillir le plus grand incubateur du monde?

Vous avez bien lu : la Halle Freyssinet accueillera, dès 2016, près de 1000 startups sur plus de 30.000 m2. Une première mondiale. Cette future locomotive de l’entrepreneuriat verra le jour grâce au partenariat entre la Ville de Paris, la Caisse des Dépôts et Consignations et Xavier Niel, co-financeurs.

Ces startups bénéficieront d’un espace de travail unique pour émerger et transformer leurs projets en véritables entreprises de rang mondial. La Halle Freyssinet offrira des espaces de coworking, un Fab Lab (imprimantes 3D en accès libre), un grand auditorium, des salles de réunions, de larges espaces de travail, un immense bar-restaurant  ouvert 24h/24, autant de lieux de rencontres, d’échanges et de liberté. Unique par sa taille et sa modularité, ce lieu participera à faire de Paris, ville numérique, la capitale la plus innovante d’Europe!

38,2 °C le matin.

Un phénomène aura préfiguré la sortie de terre de la Halle Freyssinet : une douce fièvre saisit en effet l’entreprenariat depuis presque 10 ans en France. La poussée est parisienne mais pas seulement…

En 2005, à Mountain View, Paul Graham initie une deuxième génération d’accélérateurs privés (après celle de la nouvelle économie). L’idée principale consiste à fertiliser le projet de l’entrepreneur en laissant les coudées franches à ce dernier. Et ce, sur une période circonscrite à 3 mois promis à une folle densité.  Le Y Combinator est né et fait école : la même année à Paris, Advancia crée un « générateur d’entreprises » deux ans avant le Seedcamp Outre Manche lequel essaime depuis partout en Europe. Toujours sur ce modèle d’échanges fiévreux, en 2011, L’association Silicon Sentier invente le Camping : chaque semestre, 12 startups bénéficient de conseils de 60 mentors et d’événements comme l’Investor Day, où les projets sont pitchés devant 100 investisseurs européens. Google est partenaire du Camping et offre 4 500 euros à chaque projet débutant. Marie-Vorgan Le Barzic, secrétaire générale de l’association, désormais baptisée NUMA, complète : « on nous compare à une salle de sports. Nous y accueillons des athlètes. Avec notre concours, ils franchissent des paliers et peuvent atteindre un très haut niveau. » A chacun des trois premiers étages de ce building entrepreneurial, sis rue du Caire à Paris,  des tablées câblées couvent ou peaufinent de potentielles pépites. Frédéric Mazzella, le fondateur de Blablacar s’est adossé à NUMA pour y conduire ses états d’usage à l’heure de basculer en modèle payant.  TWITTER a récemment fait l’acquisition de MESAGRAPH, startup qui aura campé ici.  Vous voulez rêver le futur ? Un seul exemple, allez voir DREEM(1) où comment notre sommeil peut améliorer nos performances quotidiennes.

Performer, nous y voilà. L’accélération charrie son lot de turbulences. Parce que les accélérateurs s’investissent désormais plus qu’ils n’investissent, ils réfléchissent, infléchissent voire triturent le projet initial ! Adrien Mirguet, cofondateur de VINOTRIP en témoigne…et en redemande :

« Une réunion « électro-choc » nous a d’autant plus secoués que nous partagions la plupart des constats de nos mentors. Si nous restons convaincus que l’oenotourisme est une lame de fond, cette remise en cause complète de notre modèle est très exactement ce que nous sommes venus chercher à L’Accélérateur car, seuls, la tentation est forte de raisonner en déformation d’un historique, jamais en rupture… »

La posture mentale la plus à rebrousse poils du (petit) monde des accélérateurs se cristallise dans les initiatives tranchantes du groupuscule « the family ». Pourfendeurs du « business as usual » et sectateurs du « growth hacking », ou comment acquérir des clients sans payer, le disruptif trinôme fondateur de cette famille(2) qui a déjà fait éclore 160 startups depuis sa création en février 2013, postule que « tout le monde peut entreprendre. « En 1995, il fallait 1 million d’euros pour lancer une entreprise numérique. Il en faut 15 000 aujourd’hui». Erika Batista, membre de ladite famille, poursuit : « The family prend 3% du capital des startups qu’elle élève. Nous faisons tout pour que la jeune entreprise atteigne le point mort dés la première année. » A la question des profils recherchés, Erika répond : « Nous misons avant tout sur des esprits « naughty ». Traduisez irrévérencieux.

Ce même désir de faire émerger et grandir l’excellence doublé d’un défi à l’endroit des institutions et du système éducatif habite Antoine Amiel, fondateur à 23 ans de Learnassembly.com. « je veux une université libre et participative pour entrepreneurs » déclare t-il. Ambition établie sur le trépied suivant : primo, démocratiser les compétences (pour 49 euros, on peut passer 2h30 au contact d’un expert en community management). Secundo, le fond et le format doivent s’adapter au public. Tertio, chacun de nous est condamné à l’apprentissage perpétuel !

Quoique surtout parisiennes, ces structures « pousse-jeunes », outre l’accessibilité universelle de certains de leurs contenus grâce au web, s’installent en région. Ainsi le réseau de « Cantines », sur le modèle initié en 2008 par l’association Silicon Sentier distille la fièvre entrepreneuriale à Rennes, Toulouse, Nantes plus une dizaine d’autres lieux associés.

Sous l’aile de grands groupes

Le député-maire de Neuilly-Sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, a innové en 2013 avec une initiative unique en France. Il a créé une pépinière d’entreprises dont les jeunes pousses ne sont pas incubées sous un même toit, mais hébergées au sein de 20 grandes sociétés implantées à Neuilly. Parmi elles, Altran, Chanel, GDF Suez, JCDecaux, M6, UGC ou Warner Bros. Chacune de ces entreprises membre s’engage à offrir à une startup pendant 23 mois, tout le confort physique et l’assistance nécessaire sur le plan technique, les questions juridiques et les ressources humaines, pour qu’elle se concentre sur son développement commercial.

Selon Jean-Gabriel Bliek, le directeur du développement économique de la ville de Neuilly, le programme « Neuilly Nouveaux Médias », compte actuellement 10 startups incubées. En phase d’amorçage, elles ont toutes moins de 3 ans et ont élaboré un service ou un produit innovant. Chaque semestre, 2 à 3 startups sont sélectionnées pour rejoindre l’un des grands groupes Neuilléens. Incubation de luxe, certes mais sélectivité rime avec efficacité: début 2014, hébergée depuis moins d’un an chez Deloitte, Shopmium, une application mobile de couponing, a levé 5 Millions d’euros et a réussi à s’implanter aux Etats Unis.

Incuber, pourquoi pas chez vous?

Environ une entreprise sur deux meurt dans les cinq ans en France. Gageons que chacune des formules évoquées ci-dessus ouvre la voie à une meilleure « vitalité infantile » de nos entreprises. En réduisant « forces de frottement » et en rompant l’isolement de l’entrepreneur, elles favorisent la créativité et libèrent les énergies!

Si l’accueil de jeunes pousses dans une entreprise dessine des opportunités et stimule l’innovation des deux côtés, pourquoi ne pas mettre à disposition un bureau, partager une salle de réunion avec de jeunes entreprises? A l’ère du partage de voitures entre particuliers, pourquoi ne pas imaginer partager et monnayer infrastructures et bon procédés ? C’est peut être l’un des leviers pour développer de nouveaux projets, trouver de nouvelles opportunités pour votre business, et qui sait, participer à l’un des succès entrepreneuriaux de demain?

Thefamily.co

LA FRANCHISE, PHENOMENE FRANÇAIS

Passé de 34 magasins franchisés en 1971, à 1719 en 2013, l’hexagone s’affirme comme leader européen. De nombreux indicateurs soulignent l’excellence française pour la distribution, pas seulement la grande. Pourquoi cette voie entrepreneuriale séduit tant les français ?

 

DES INDIVIDUALITES OUVRENT LA VOIE…

Le succès de la franchise, tient de l’arrimage d’un bon concept et d’une bonne exécution. Alchimie probante en France, pays des idées et de l’individualisme. A commencer par le bon concept : Quel est le point commun entre Yves ROCHER, Jacques DESSANGE, Franck PROVOST et Alain AFFLELOU ?…. Ce sont des affaires d’hommes(1).  Chacun a mis son nom sur la table. Surtout, ils ont (é)prouvé leur concept. Eux-mêmes pilotes avant de piloter les autres, à l’instar d’un Yves ROCHER fabricant ses onguents dans le grenier de sa maison natale, premier centre d’expédition de ses ventes par correspondance dès 1959.

…A DES INDIVIDUS IMPLIQUES

A continuer par la bonne exécution. Oui, le mariage entre franchiseur et franchisé fait des petits pour longtemps si les deux parties (s’)investissent. Parce que non seulement le franchisé apporte du capital (entre 10 000 et 1,5 millions d’euros selon les enseignes) mais surtout parce qu’il s’engage dans un choix de vie, son obligation de résultat est plus forte que celle d’un salarié. De fait, le taux de rentabilité sur RBE des franchisés Brioche Dorée s’avère supérieur de 28% à celui des magasins succursalistes(2).

En 2013, 30 % des Français expriment leur envie de créer ou de reprendre une entreprise (3).   L’intrapreneuriat en mode franchise fait recette. Si environ la moitié des entrepreneurs échouent dans les cinq premières années, les chances de réussite en franchise sont dix fois supérieures selon Louis Le Duff(2).

 

ESPRIT JACOBIN

Les deux premiers facteurs clés de succès de toute franchise, notoriété et homogénéité, renvoient à l’esprit jacobin encore prégnant et à la cohérence interne du territoire France.

Afin de gagner la course à la notoriété, Guillaume RICHARD, fondateur du réseau O2 investit 10% de son chiffre d’affaires en communication(4).

L’homogénéité, elle, relève de trois critères, caractéristiques de notre terreau mental français :

  • Fraternité, esprit de famille : « je dois une partie de mon succès aux  « mercis et bravos » soutenus par un budget fleurs et chocolats en interne » déclare Guillaume RICHARD.
  • Normativité et sens critique : les enseignes pérennes ont su rédiger des livres de normes…les mettre en œuvre et les améliorer(5).
  • Sélectivité, tant la force d’une chaîne se mesure à l’aune de son maillon le plus faible.

AGILITES LOCALES

Mais le franchisé ne serait pas « gaulois » s’il ne recélait sa part d’irréductibilité. Laquelle complète le trousseau de deux facteurs clés :

  • Initiative et adaptabilité terrain.
  • L’innovation, cocktail de la diversité des parcours des franchisés et de la qualité renouvelée des échanges entre eux et avec le franchiseur dont l’expérience s’enrichit par là. Une telle innovation fertilise l’ensemble du réseau !

 

  • Rare exception confirmant la domination masculine des créateurs de franchises, Geneviève LETHU. Les femmes constituent en revanche 40% de la population des franchisés en France.
  • Louis Le Duff « réussir en toute franchise » chez Albin Michel (2006).
  • Source : Sondage réalisé en 2013 par l’institut Think pour l’Agence pour la création d’entreprise (APCE).
  • Soit 9 millions d’euros. O2, leader des services à la personne, est le premier recruteur de France 2008-2013 selon une étude Xerfi.

En outre, avant de devenir franchisé, la loi Doubin oblige le franchiseur à remettre à tout postulant un Document d’Information Précontractuel. http://www.franchise-fff.com/

NOS LOGOS pour la vie…et par delà !

Construire sa marque  relève désormais d’une démarche profonde. Laquelle épouse, voire soulève, le projet entrepreneurial. S’y atteler, c’est émettre des signaux forts de confiance en son entreprise.  A raison ?  Il semblerait que le branding renforce solidité financière et longévité…

Petite histoire du branding

Dans l’Amérique des cow-boys, le brandon désigne le fer marquant le bétail. En Europe, les cartouches pyrogravés attestent de l’origine des caisses de vins déjà un siècle avant que les crus bordelais ne se classent, en 1855(1). Jusqu’au milieu du XXè siècle, les architectes gravaient souvent de leur nom la pierre angulaire des immeubles construits selon leurs plans, engageant par là leur responsabilité. D’innombrables fabricants et industriels ont ainsi parié sur la postérité. Pensez aux constructeurs automobiles portant encore les noms de leurs créateurs par exemple. Puis, avec Bleustein Blanchet et les Mad men, l’audace et la confiance, si l’on en juge d’après l’orientation des investissements depuis sept décennies, basculent du camp des inventeurs vers celui des marketeurs. Enfin, à force de publicité, les marques tomberont, au XXIè siècle, dans le domaine public. De fait, sinon de droit. Pour vous en convaincre, songez au tollé soulevé par la velléité de GAP de modifier son logo et au statu quo dicté par sa communauté de consommateurs. En moins de trois siècles, s’est imposée la science à construire des marques : le branding. Ironie de l’histoire, celui-ci a d’abord été circonscrit au signe de la propriété pour finalement devenir l’affaire de tous. De la lecture de ce paragraphe, retenez que les marques sont désormais de plus en plus le fait de leurs publics(2) après avoir été l’apanage de fermiers, de fabricants et de publicitaires.

 

Or les publics s’emparent d’esthétique. Au sens, grec du terme, où le Beau et les sensations s’entremêlent(3). Le vocabulaire iconique des marques s’est donc progressivement élargi à tous nos sens. La vue, principal contact sensoriel humain, est abondamment sollicitée : couleurs (le rouge de Louboutin), formes (le flacon N°5 de Chanel), icônes (le Bibendum de Michelin), motifs (le monogramme Louis Vuitton), typo (Renault possède son propre alphabet), illustrations,… sont désormais relayés par l’odorat (le magasin Colette à Paris diffuse « son » odeur et la commercialise), l’ouïe (les sonneries subaquatiques de Skype), le toucher (la Laitière conditionnée en pots de verre granuleux), le goût (Nutella ou Veuve Cliquot savent à quel point leurs recettes sont « marquées ».)

 

Branding contemporain : mode d’emploi

L’entrepreneur « infini » d’aujourd’hui peut procéder en trois points fondamentaux.

  1. Tout entrepreneur gagnera à balayer TOUS ses points de contact avec ses prospects, clients, (futurs) collaborateurs, partenaires etc… et vérifiera leur cohérence interne. De la bande son téléphonique jusqu’au packaging en passant par sa page fan et sa papeterie institutionnelle.
  2. Le NOM est fondamental. Il porte une ambition inaugurale ET indélébile pendant la vie de l’entreprise. Il doit être réfléchi en conséquence. On peut, on doit faire évoluer sa marque et ses attributs mais le nom, lui, reste invariable. Sauf à infléchir le projet d’entreprise…
  • Sans renoncer à son quant à soi, le/la chef d’entreprise sera toujours plus enclin/e à lâcher prise et à substituer aux « cibles » marketing, des interlocuteurs: à la fin des années 90, à Londres, des jeunes femmes arborent le logo DYKEA(4), directement détourné de celui du distributeur de mobilier, lors de la Gay Pride. La direction Marketing d’IKEA intente d’abord un procès à la communauté lesbienne mais se ravise…en réalisant que ladite communauté consomme 20% des produits à forte valeur ajoutée dans ses magasins et influence les autres acheteurs !

 

Les visées du « brand building »

Pourquoi construire une marque ? Comment justifier plus de 30 milliards d’euros annuels en France de dépenses publicitaires ? Outre les logiques de différenciation, ces efforts visent trois objectifs :

augmenter la valeur de l’entreprise.

A partir des années 1980, s’impose la notion de capital de marque (« brand equity ») dont l’évaluation, quoique fluctuante, s’avère toujours plus déterminante pour les sociétés cotées ou lors de transactions financières. Naomi Klein a décomposé la chaîne de valeur d’une paire de chaussures Nike Air(5). Sortie d’usine de Jakarta puis transportée par container, dédouanée au Havre et livrée sur les étagères de ce qui serait maintenant le Citadium Caumartin au coût de 45 euros, elle est commercialisée 110 euros. Les 65 euros restants couvrent d’importantes dépenses  de marketing et de communication et laissent une marge très confortable à Nike. Si la brand equity a pu se traduire par une valorisation financière basée sur des études de marché et sur les investissements de communication passés, les récentes emplettes des FAGA(6) témoignent d’une redéfinition du capital de marque: son calcul s’apparente désormais au capital émotionnel comptabilisant les consommateurs connectés à votre marque…dans le futur.

 

incarner et manifester un projet

Plus l’aventure est individuelle, familiale, plus il y a de l’égo dans le logo. Passé ce stade, l’entreprise réalise à quel point le design porte son dessein, rend sa pensée, son ambition, sa proposition commerciale visibles. A condition d’adopter une posture mentale dynamique ; Les praticiens du branding le savent : le « ing » prime sur le « brand ».

 

prolonger l’espérance de vie

Quel est le point commun entre Solex, Cacolac, Tann’s et Repetto ? Toutes ressuscitées. Comment ? En soufflant sur les braises. En ravivant les souvenirs des consommateurs, en actualisant l’essence de marque pourtant cliniquement mortes, des entrepreneurs audacieux ont accompli des miracles.  Rose Repetto conçoit ses premières ballerines en 1947 et porte sa marque éponyme aux nues jusqu’à son décès en 1984. Reprise par un groupe puis par une banque, la marque périclite…jusqu’à ce que Marcel Gaucher la rachète en 1999, surmonte un dépôt de bilan en 2002 et redonne un formidable essor(7) à l’entreprise en la chevillant au luxe. Autre Phénix, le cartable Tann’s. Conçu par Le Tanneur dans les années 70, il renaît de ses cendres en 2008 après 15 ans d’absence, grâce au souffle de trois trentenaires nostalgiques et téméraires. Là encore, avec 200 000 cartables écoulés en 2013, le « branding cocktail » séduit : le nom, des signes émis cohérents et un souffle originel actualisé.

 

  • il faudra attendre 1935 et l’action du juriste député de Gironde, J. Capus pour faire naître les origines contrôlées.
  • lire l’excellent ouvrage de Catherine Becker « du Ricard dans mon Coca ».
  • le Beau reflète le Bon selon les platoniciens ; les marques savent qu’elles doivent investir bien au-delà des sensations !
  • dyke signifie « lesbienne » en argot britannique
  • No logo, paru en 2000.
  • Facebook, Amazon Google et Apple. Facebook a « acquis » chaque utilisateur de What’sApp pour un coût de 42 US dollars maintenant mais escompte voir ce coût ramené à 19 dollars…lorsque le réseau de messagerie instantanée aura atteint le milliard d’usagers.

CA 2012 : 60 millions d’euros et plus de 50 points de vente en propre dans le monde.

FOUS D’ENTREPRISE

fous_entreprise_Voilà un ouvrage radical. Qui (vous) traite à la racine. Rédigé par un médecin, un sociobiographe, un stratège disruptif, un patron insolite, un fou…d’entreprises. Praticien depuis plus de 30 ans, l’auteur* détaille une approche organique, holistique et renversée de ses clients, des PME françaises et internationales.

S’il nous rappelle que toute entreprise est d’abord une personne (morale), l’auteur adopte une posture globale et une praxis à l’avenant. Ainsi, pour diagnostiquer un client, Roger Couffin et ses équipes n’hésitent pas à convier sociologues ou cartographes…par exemple.

Ex JD, l’auteur insiste sur l’offre originelle de l’entrepreneur. Et renverse un ordre établi. Après avoir revitalisé plus de 700 PME, une constante se dégage : la proposition inaugurale du fondateur est TOUJOURS génératrice de valeur. Pour peu que l’on sache la faire évoluer, la réactiver ou l’exhumer. Après que, trop souvent hélas, ladite offre a été respectivement rattrapée par des causes exogènes, oubliée voire étouffée par le poison universel de tout organisme : la complexité. L’entreprise meurt de la luxuriance de ses branchages et gagne à fertiliser ses racines. Elle a intérêt à trancher dans la surabondance d’indicateurs, conjurer les contorsions, souvent insoutenables à terme, qui consistent à « répondre à un besoin » et même à élaguer la (tentation de) diversification. La complexité étant la règle, la simplicité l’exception, ce livre est, plus que recommandé, exceptionnel.

*Roger Couffin, a fondé et dirige le cabinet de conseils en stratégie ADRIEN Stratégies.

52 conseils pour entreprendre

Vous êtes ou vous sentez l’âme d’un entrepreneur ?  Vous voulez persévérer dans votre être ? En 1h ou en 52 semaines et autant de conseils, Jacques Birol vous emmène au 17ème siècle et dans les coulisses du management contemporain. Jacques who ? Jacques Birol ex Président de publicis Etoile puis cofondateur de Keljob.com actualise l’exégèse des maximes de Baltasar Gracian.  Ce Philosophe et brillant prédicateur aragonais meurt à 57 ans en 1658 disgracié par les autorités espagnoles à une époque où la liberté de penser s’avère…impensable.

Leçon de choses : entreprendre relève d’abord, n’en déplaise à la majorité d’entre nous, confits de béatitude devant la supposée « inconscience » de ces  entrepreneurs « têtes brûlées », relève d’abord de la prudence. De la perpétuelle évaluation du risque, de l’acceptation de la perte supportable. L’entrepreneur raisonne plus en ces termes (affordable loss principle) qu’il ne rêve de grandeurs ultérieures. Voilà pour l’alpha. L’oméga, lui, se déflore à la 52ème semaine et surprendra ceux qui regardent l’entrepreneur comme un Conquistadore obnubilé par le profit.

Entre alpha et oméga, des pépites parmi lesquelles les deux auteurs (Jacques Birol et Baltasar Gracian) nous rappellent, à 350 ans d’intervalle, l’art d’aller à l’essentiel : « le fauconnier ne jette de manger au gibier que ce qui est nécessaire pour le prendre »    ou encore l’encouragement à l’imperfection délibérée car tout esprit humain accuse « ce qui est parfait du défaut d’être sans défaut ». J’en reste là pour vous frustrer, suivant par là un des conseils prodigués par les auteurs. Et vous laisser lire l’ouvrage à loisir, devenir les orpailleurs de vos rivières mentales alimentées par les ruisseaux de vos comportements : vous verrez comme vous êtes précieux par endroits !

Jacques BIROL : pour entreprendre et innover 52 conseils éternels. Editions DIATEINO (en librairie début mars 2011)